« Interprétations de la clinique analytique »
Séance du 05 février 2022 à Lausanne
Avec Lito Panayotopoulos, Nina de Spengler, Daisy de Avila Seidl, Marc-Antoine Antille et Renato Seidl
Viktor Tausk est un médecin appartenant à la première génération des psychanalystes.
Victor Tausk naît à Žilina, en Slovaquie, dans une famille germanophone qui s’installe en Croatie. Son père est journaliste et manifeste un fort attachement à l’empire austro-hongrois. Viktor Tausk quant à lui soutient le mouvement nationaliste yougoslave et apprend le serbo-croate. Il fait de brillantes études de droit et devient collaborateur d’un cabinet d’avocats. Il se marie avec Martha Frisch, une jeune femme viennoise avec qui il a trois enfants : un enfant mort à la naissance, puis Marius Tausk (1902) et Victor-Hugo (1904), puis le couple se sépare. Viktor Tausk séjourne en 1906 à Berlin, où il cherche sa voie entre écriture, théâtre et poésie. Il est atteint d’une maladie pulmonaire, fait une dépression, et est hospitalisé.
Il découvre la pensée de Sigmund Freud qui l’invite à Vienne, où il se rend en 1908 et il se forme à la psychanalyse.
Il se lie d’amitié avec Lou Andreas-Salomé et s’intéresse particulièrement à la psychose. Sigmund Freud l’encourage à devenir médecin, soutenant financièrement ses études, avec d’autres Viennois. Viktor exerce ensuite comme médecin à la clinique psychiatrique universitaire. Au début de la Première Guerre mondiale, il est mobilisé comme psychiatre à Lublin. Il y livre son expérience de psychiatre dans un texte où il s’intéresse aux psychoses de guerre. Après la guerre, il manque d’argent, mais ne veut pas quitter Vienne où il entreprend un début d’analyse avec Helene Deutsch que Freud demande à celle-ci d’interrompre dès 1918, au bout de trois mois. Tausk se fiance à une jeune pianiste, Hilde Loewi, mais se suicide le 3 juillet 1919 ; les raisons de ce geste ne sont pas réellement connues et font l’objet de plusieurs hypothèses.
« L’Appareil à influencer » Un « appareil à influencer » fut décrit pour la première fois en 1810 par le médecin anglais John Haslam (1764-1844). L’article « De la genèse de « l’appareil à influencer » dans la schizophrénie » contient le résumé d’observations cliniques sur différents patients schizophrènes en proie à un trouble aigu de la personnalité, une forme de délire de type paranoïaque se manifestant sous la forme de visions et de récits décrivant une « machine diabolique » qui les persécuterait et influencerait leurs comportements.
Tausk relève que cette forme d’illusion ne toucherait apparemment que des sujets de sexe masculin, quoique ce soit une femme qui lui ait servi d’exemple pour exposer la constitution de la « machine ».
Tout aussi important que la machine elle-même est le processus de sa constitution : après une première période hypochondriaque, s’ensuit une période d’aliénation, au cours de laquelle les organes douloureux sont désinvestis et réapparaissent comme pièces d’une machine du monde du malade.
L’aliénation cède ainsi la place à une troisième période, qui est celle de la transformation de la perception du monde, débouchant sur des sentiments de persécution.
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