« Interprétations de la clinique analytique »
Séance du 16 juin 2023 à Lausanne
Avec Frédéric Nicod, Olga Sidiropoulou, Daisy de Avila Seidl, Marc-Antoine Antille et Renato Seidl
Pierre Fédida, né le 30 octobre 1934 à Lyon et mort le 1er novembre 2002 à Paris, est un universitaire, psychanalyste et essayiste français.
Il fait ses études universitaires à Lyon et est agrégé de philosophie. Il fait une carrière universitaire, devenant maître assistant en 1967, puis professeur à l’université Paris VII en 1979, où il a dirigé notamment les thèses de Maud Mannoni, Patrick Guyomard et Monique David-Ménard.
Il fait une analyse avec Georges Favez, et devient psychanalyste, membre de l’Association psychanalytique de France dont il a été président.
Pierre Fédida s’est formé à la phénoménologie et a développé une psychanalyse influencée par celle-ci.
Il travaille pendant plusieurs années à un dialogue serré avec l’historien de l’art Georges Didi-Huberman.
Fédida ne fait pas l’éloge de la dépression, mais de ce qu’il appelle aspect et capacité dépressive de la vie psychique, l’opposant précisément à l’état déprimé qui en constitue la faillite.
La vie psychique se construit sur pertes et séparations, et cette capacité à les intégrer est concomitante de la capacité créatrice, la dépressivité est régulatrice du développement individuel.
Il est un des rares cliniciens à distinguer de façon précise la dépression de la mélancolie.
D’autre part, il fait l’éloge de la psychothérapie, non pas cependant pour l’opposer à la psychanalyse, mais pour souligner la capacité psychothérapique de la psychanalyse.
Fédida s’intéresse à la psychopharmacologie contemporaine comme phénomène social, et examine le mode d’action de la substance chimique sur l’état déprimé.
Il souligne les risques de l’effacement de la souffrance par une action chimique.
Cependant, cette action peut produire un bien-être nécessaire.
Il envisage une pratique qui allie la psychothérapie à la pharmacologie, qui ne s’oppose pas au dialogue entre elles.
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