Aby Moritz Warburg, né le 13 juin 1866 à Hambourg, en Allemagne, et mort le 26 octobre 1929, est un historien de l’art.

Son travail a servi à jeter les bases de l’iconologie. Il a créé l’Institut Warburg.

Issu d’une riche famille juive de banquiers, Aby Warburg entre à l’université de Bonn en 1886 pour y étudier l’histoire de l’art à laquelle il consacra sa vie.

Ses travaux le conduisent à devenir un spécialiste de la Renaissance. En 1893, il rédige sa thèse sur La Naissance de Vénus et Le Printemps de Sandro Botticelli. Il retrouve dans l’étude de cette période cette même idée que Nietzsche qui y voit apparaître une civilisation prise entre une raison symbolisée par Apollon et une passion représentée par Dionysos.

En 1895-1896, au cours d’un voyage aux États-Unis, Aby Warburg se rend dans le Sud-Ouest dans les pueblos, où résident les Hopis. Il ne rapporta de cette expédition que quelques clichés qu’il présenta dans des clubs de photographie et qui n’eurent pas un grand retentissement.

Au cours de l’année 1918, Warburg rassemble des documents afin de comprendre le conflit qui se déroule sous ses yeux et, au sortir de la Première Guerre mondiale, finit par se croire le responsable de son déclenchement.

Commence dès lors une période de folie qui dure jusqu’en 1923 ; qualifiée de « psychose aiguë », celle-ci se manifeste par des angoisses, un sentiment de persécution et des passages délirants, il entend les cris de sa famille sous la torture, croit que la viande qui lui est servie est la chair de ses enfants.

Après avoir été interné pendant trois années dans une clinique de Hambourg, il intègre la clinique Bellevue de Kreuzlingen, en Suisse, où il est suivi par Ludwig Binswanger.

Binswanger estime à l’époque que bien que Warburg ait conservé toutes ses facultés intellectuelles, ce dernier n’est plus apte à mener sa recherche en raison des difficultés qu’il éprouve à se concentrer longuement sur un sujet précis.

En 1923, Warburg propose un marché à l’équipe thérapeutique : s’il parvient à produire un travail scientifique, ceux-ci devront l’autoriser à mettre un terme à son séjour dans l’établissement.

Le 21 avril, il présente à un public composé tout autant de soignants que de patients de la clinique une conférence sur les rituels des Hopis, qu’il met en relation avec le sacrifice, le débat sur la civilisation mais aussi avec l’art du Quattrocento.

Son exposé insiste notamment sur le haut degré de la civilisation hopi, dont les rites procèdent d’une nécessité pratique et se situent au niveau symbolique.

Le serpent n’est pas réellement sacrifié, mais « intégré » par le geste de le prendre dans sa bouche et relâché dans la nature pour aller « porter le message ».

Le résultat convainc les thérapeutes et Warburg sort de l’institution.

Il continue sa recherche en travaillant sur un ouvrage inachevé, L’Atlas mnémosyne, du nom de la déesse grecque de la mémoire, jusqu’à sa mort due à une crise cardiaque survenue en 1929.

Il laisse derrière lui un héritage important, malgré le caractère spécialisé de ses publications, ainsi qu’une vaste bibliothèque qu’il constitua tout au long de sa vie comprenant 80 000 ouvrages.

Transférée en 1933 en Grande-Bretagne à l’arrivée du nazisme, elle est désormais installée à Londres, à l’Institut Warburg. Les locaux de sa bibliothèque à Hambourg abritent à nouveau un centre de recherches.

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